lundi 30 avril 2018

26. Traversée réflexive de la Russie orientale



Depuis l’entrée de justesse en Russie dans la nuit du 27 au 28, un silence blogue s’est imposé. Non par raison politique, mais par dynamique éco-réflexive: pas de wifi pour Gaston, banque de jours épuisés pour Michel et vastes étendues de Russie asiatique plates et monotones.

De plus, c’est la fin de l’hiver. Le gros et le boueux l’emportent. Ils font ressortir le blanc des forêts de bouleaux, parsemées de nombreux arbres morts et pas entretenus. Pas d’oiseaux ni d’animaux en vue. Les rares espaces habités traversés projettent de petites datchas en bois fatiguées, dont les plus solides sont en pièces sur pièces.

Dans les agglomérations plus importantes, beaucoup de bâtiments en béton sont en ruines. La vue à raz de terre de ce long couloir ferroviaire fait entrevoir une partie de pays plutôt en état de survie que de développement. Mais nous ne sommes pas venus pour consommer du panorama. Et en choisissant le sens Est/Ouest, nous savions que nous allions avoir un paysage peu distrayant et propice à la réflexion. Nous sommes donc bien servis après l’avalanche d’informations de la Chine, toutes nouvelles pour nous.

Michel au travail
Michel se concentre sur son histoire de vie et son projet de « transformatiologues », entre autres avec la lecture Homo deus. Une brève histoire de l’avenir, de Yuval Noah Harari. Gaston poursuit son initiation à la voie Teilhardienne de dialogue avec le monde par la lecture de l’autobiographie spirituelle de Teilhard et celle de Lire Teilhard par Bernard Honoré.

Nos échanges sont très stimulants. Ils sont d’autant bienvenus que la cabine est petite, peu chauffée et le confort très rudimentaire. Le train date des années 50. Et la seule ressource gratuite est une bouilloire d’eau chauffée au bon vieux charbon, à enjamber pour rejoindre ce qui tient lieu du restaurant du train. Nous sommes quasi les seuls clients. Ce qui a permis à Michel d’améliorer son russe.

Dans une heure nous arrivons à Moscou, la veille du premier mai, fête des Travailleurs. Nous nous promettons d’aller la fêter sur la Place Rouge, sans oublier que c’est aussi la fête de Joseph de Nazareth, patron des travailleurs et... des voyageurs, selon nous. On en profite pour saluer les Josephs connus, en particulier celui de L’Oratoire, Joseph Nogue, Joseph Avril et même Jean-Joseph Berras, pour Gaston.

1 commentaire:

  1. Américo: Heureusement, le voyage s'est bien passé, avec des moments de paix, de réflexion, d'introspection, de lectures et de production de textes. Après tant d'émotions ...

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