jeudi 12 avril 2018

10. La complexité de Shaolin si


La pluie nous oblige à reporter la sortie en montagne pour monter à la grotte de Bodhidharma. Elle nous oblige à une approche plus intérieure de la complexité de Shaolin si, « le monastère de la petite forêt », haut lieu fondateur du bouddhisme chan (zen) chinois, voilà plus de 1500 ans, dans les années 500-600.

Sa liaison avec le kung-fu « arts martiaux, mais aussi habileté, compétence » a fait connaître ce lieu, mais aussi méconnaître. On tend à l’y réduire, alors que ce n’est que la partie la plus visible, la plus spectaculaire de la voie de Bodhidharma, l’autre étant la méditation.

Pour l’exploration ce cette complexité, je bénéficie d’une ressource exceptionnelle, mon ami Américo. Il vient de faire traduire et de publier au Brésil l’ouvrage du maître spirituel actuel de Shaolin si: Le temple de Shaolin dans mon cœur. C’est la synchronicité de cette parution avec l’idée de venir dans les Ordos sur les traces de Teilhard de Chardin qui a provoqué ce voyage. Mais je n’ai pas encore pris connaissance de ce livre. Américo m’en a offert un exemplaire, mais on attendait un moment et un lieu propices pour qu’il m’y introduise personnellement.

Ce devait être à la grotte de Bodhidharma, lieu symbolique extraordinaire, reliant le fondateur de Shaolin au 32e patriarche actuel, l’abbé Shi Yongxin. Ce sera pour demain.

Aujourd’hui, Américo, à l’hôtel, m’a introduit à la double aventure de l’édition brésilienne de l’ouvrage et de l’histoire chinoise des 1500 ans de Shaolin. Difficile de résumer les deux avec mon iPhone!!

Disons simplement que au début des années 1980, Shaolin avait presque disparu avec la politique chinoise d’élimination religieuse. Il ne restait que des ruines. L’abbé actuel est un des premiers jeunes de la nouvelle génération à entreprendre la relève. Paradoxalement, les succès mondiaux des films kung-fu, avec des acteurs comme par exemple Bruce Lee dans La fureur de vaincre, l’ont beaucoup aidé en drainant des foules de visiteurs à recevoir le mieux possible, avec compétence, au-delà de toute compétition. Pour lui, le kung-fu traverse les arts martiaux pour viser à faire de tous les gestes de la vie un art, et de la vie un art de l’existence.

Mais impossible sans méditation. Il actualise la « théorie des deux accès » - action/méditation - de Bodhidharma  (cf. Le traité de Bodhidharma, 1986, p. 23-32).

Encourageante parenté avec les philosophies occidentales cherchant à relier action/contemplation et avec nos actuelles recherches-formation d’alternance intégrative.

1 commentaire:

  1. Bonjour Americo et Gaston n'oubliez pas de mettre un bâton d'encens pour moi !

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