dimanche 15 avril 2018

13. Taïchi Hôtel, Parc national des Wudang shan



Ça y est, nous sommes dans la montagne. Et quelle montagne! Avec des sommets et des gorges à pic, mais couvertes d’une végétation dense, type tropicale, avec parfois des cultures en terrasses.

Une heure de pénétration en bus sur une route en lacets remontant une vallée étroite fait un peu imaginer leurs premières explorations voilà plus de deux millénaires. Elles ont dû représenter une aventure physique, sociale et cosmique. Le taoïsme y est né comme expérience éco-culturelle en mouvement, expérience éco-culturelle du mouvement, voie cosmogonique en marche.

En plus, on y arrive un jour fêtant une de ses figures fondatrices, Zhen wu, l’Empereur jaune, divinité suprême des Wudang shan. À son Temple, Nanyan gong, le trio a allumé trois bâtons d’encens, à la demande de Pascal Galvani et en solidarité avec lui. Au début du sentier y menant, on avait demandé de traduire une sentence taoïste gravée sur une stèle: « Le tao créé l’un, l’un fait le deux, le deux fait le trois, le trois fait le tout ». Elle nous avait projetés dans un univers ternaire qui nous est cher.

Un univers paradoxal qui ne se laisse pas pénétrer facilement, comme ces montagnes. En préparation, j’avais essayé de lire, Le Taoïsme, découverte de la voie, de Pierre-Henri de Bruyne, un ami de Shuwshiow, taïwanaise qui a bien voulu nous aider dans cette préparation. En désespoir de terminer cet ouvrage, j’avais envoyé un mot à l’auteur lui signalant ma difficulté. Il m’a répondu: « Le fait que vous ne comprenez pas est un bon indice que vous commencez à comprendre. »

Alors Pascal, encore lui, m’a procuré Lao-Tseu. Et Hervé Breton, un autre collègue initié, Leçon sur Tchouang-Tseu. Les mentionner à cet endroit fait partie de mon apprentissage.




Pendant que Michel et moi suivions sagement notre guide, Américo mobilisait deux maîtres de taïchi pour son perfectionnement. J’espère que le maître de ce blogue pourra intégrer la vidéo réalisée. Sa performance se fait sur un fond symbole du taïchi, symbole dont je pense avoir entrevu la dimension temporelle pouvant rythmer le quotidien. Et il faut que j’aille dormir si je veux la suivre.

2 commentaires:

  1. Magnifique !
    très bonne suite !

    RépondreSupprimer
  2. Que c'est beau, que c'est gracieux. Comme j'ai déjà entre mes mains le livre de Jean-François Billeter, vous me donnez le goût de le mettre sur le dessus de ma pile.

    RépondreSupprimer