5. À vélo avec Confucius

Ce n’est pas Beijing à vélo depuis l’Europe comme l’ont fait Dorothée et sa famille, que je salue (n’ayant pu le faire avant de partir). Mais pour moi c’est un grand moment d’autonomisation des circuits touristiques préprogrammés.

Je n’osais l’espérer dès Beijing, tant les avis divergeaient. Mais l’épreuve nécessaire d’hier m’avait fait remonter un obscur désir de ne pas recommencer et d’explorer plus avant cette possibilité d’automobilité, même dès Beijing. Et je découvre que le guide conseille le vélo pour cette ville de plaine; et que l’hôtel a un petit service discret de location avec quelques exemplaires. Ce n’est pas encore la foule!

Reste à trouver où aller et par quelles rues?

La nuit m’avait plongé dans le chapitre 2 de « l’histoire de la pensée chinoise »:  « Le pari de Confucius sur l’homme ». Au risque de commettre un anachronisme, je dirais que ce pari est celui de l’apprenance et de l’autoformation. La première phrase de ses Entretiens est « Apprendre quelque chose pour pouvoir le vivre à tout moment, n’est-ce pas là, source de grand plaisir? »

Et je découvre dans mon Guide, qu’existe à Beijing le deuxième plus grand centre sur Confucius, après celui de sa ville natale, Qufa.  Et il me semble à portée de vélo. Donc je me construit un itinéraire en conséquence: deux parcs, deux tours du Tambour et de la Cloche, et deux Temples, celui de Confucius et celui des Lamas.

Je ne vous raconterai pas tout. D’ailleurs tout le monde connaît Confucius. Pas original. Dépassé. Même ringard.

Mais à expérimenter la fluidité organique du trafic, discipliné mais souple, chacun conduisant à la limite de lui-même et des autres, avec audace et respect, on peut penser que la grande source de la culture chinoise est encore bien vivante. S’y brancher de façon plus entretenue peut alimenter les nôtres.

Petit apprentissage « cyclosophique » du jour que je me promets de poursuivre.