N'ayant pas de changement d'essieux à effectuer, on s'attendait à un passage rapide et simple vers minuit. La sortie de Mongolie se déroule sans histoire. Mais l'entrée en Russie se trouve soudainement bloquée par l'irruption dans notre cabine de plusieurs policiers accompagnés d'un chien. On finit par comprendre que notre visa prévoit notre entrée le 30 alors que nous ne sommes que le 27/28 avril. Impossible d'entrer, ordre de descendre avec tous nos bagages... Gaston, déjà en pyjama, doit se rhabiller et descendre de la couchette d'en haut.
Non seulement on ne peut pas passer, mais en plus, on doit retourner en Mongolie pour y attendre le 30. Pour ne pas faire empirer la situation, nous restons calmes, sous cette avalanche d'imprévus qui déprogramment fortement le voyage. Les bagages rassemblés, y compris les pantoufles de Gaston, grâce à l'attention de Michel, nous descendons fortement encadrés et nous nous dirigeons vers le poste frontière sous le regard interrogateur des autres passagers. Une enquête serrée commence avec Michel sur l'ensemble de notre trajet mais remonte aussi sur toute sa vie personnelle et familiale y compris sur la nature de son travail. On vérifie si l'on a assez d'argent pour les nuits d'hôtel en Mongolie.
Pendant ce temps le jeune policier ayant détecté notre infraction s'est retiré avec nos passeports après nous avoir demandé d'enlever le plastique de protection transparent dont les fonctionnaires du visa nous avaient fait cadeau. La situation est plutôt tendue. Le futur n'étant plus assuré, le présent devient de plus en plus chancelant, ayant cru que le pire était dans le passé.
Le chef policier réapparaît et nous demande les formulaires d'immigration remplis à la sortie de la Mongolie... et égarés dans la débâcle. On réussit à les retrouver. Et, miracle, il les tamponne et nous dit de remonter dans le train qui heureusement est encore là.
Le ménage ayant déjà été fait dans notre cabine, on a droit à des draps tout neufs et heureusement de nouvelles couvertures car l'accueil de la température est encore plus froid que celui des autorités. La neige n'est pas complètement fondue. Le lac Baïkal, encore glacé.
Et le Transmongolien devenu Transsibérien reprend sa route dans la nuit... avec nous dedans!
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