Ce court saut d’avion (une heure) entre Xian et Yulin nous fait survoler un paysage qui devient de plus en plus austère. Il me fait aussi réfléchir sur l’avion comme moyen de transport et internet comme moyen de communication. Deux moyens majeurs de cette première partie de notre tour de l’hémisphère nord. Bientôt le premier sera remplacé par le train.
Ce sont deux moyens aériens qui ont permis une première mise en culture de l’inter orient/occident, et même de l’inter hémisphère nord/sud, grâce à Américo du Brésil. En voyant défiler le paysage de cette Mongolie intérieure, c’est aussi un autre « inter » qui me revenait, réactualisé par une des catégories-clef de la culture chinoise: l’entre-deux terre et ciel à habiter par l’humanité.
En ayant un peu en tête les longues marches dangereuses et solitaires de Pierre Teilhard de Chardin et de ses compagnons de recherche de traces humaines dans ces Ordos alors beaucoup plus désertiques, je me disais que ces deux moyens aériens actuels - l’avion et internet - ouvrent des possibles inédits et inouïs d’un nouvel usage du monde. Apprendre à les utiliser de façon sage et formatrice est sans doute un des enjeux majeurs d’une éducation qui devra être planétaire si on veut construire un avenir viable et durable. Et je trouvais que ces deux moyens instrumentaient bien la culture des « inter » d’une formation permanente tendue entre expérience et conceptualisation, personnalisation, socialisation et écologisation.
Apprendre à utiliser ces deux moyens modernes pour cultiver Les Sources anciennes de recherche de sens, me semble une voie importante pour un usage créateur du monde qui soit à sa hauteur et à celle de nos devanciers et devancières grâce à qui nous sommes ici.
Depuis deux jours me trotte une phrase que Teilhard a écrite ici voilà 95 ans:
« Riche de la sève du Monde, je monte vers l’Esprit qui me sourit au-delà de toute conquête, drapé dans la splendeur concrète de l’Univers. » ( Hymne de l’univers, p. 38)
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